Hit the road Jack : la Basse Californie sur la route
La route qui s'étend à travers le désert
Jack Kerouac nous emmène avec lui sur cette route qui le mena jusqu'au Mexique où il passa un certain temps, et lorsqu'on se retrouve sur place, on comprend pourquoi. En effet, s'il est une certitude sur ces terres nord-américaines (oui le Mexique est en Amérique du Nord) et encore plus en Basse Californie, c'est que la route fait partie intégrante du voyage, de l'expérience et du plaisir. De La Paz à Tijuana, elle se déroule comme un ruban sur plus de 1 300 kilomètres à travers des paysages désertiques et montagneux à couper le souffle. La route transpéninsulaire ou MEX1, est quasiment la seule route de la péninsule. En dehors de la transpéninsulaire il y a quelques routes très belles, mais la plupart du temps, si vous voulez vous en éloigner, il faudra prévoir un 4X4.
Car la voiture est reine là-bas, et plus c'est gros mieux c'est. Habitants du coin ou américains voisins venu en vacances, tout le monde conduit des monstres qui ne passeraient pas dans certaines rues de Montmartre ici. Car la Basse Californie est également une terre de sport automobile. C'est le terrain de jeu préféré des Américains qui viennent faire du buggy, des courses de rallye (Baja 1000, Baja 500), mais aussi des Mexicains qui ne boudent pas leur plaisir. Vous croiserez donc des buggys, des quads, sans compter les pickup du plus neuf au plus déglingué. Mais, budget oblige (et puis on va dire que c'est plus écolo) votre obligée était à bord d'un ridicule petit bolide qui serait passé pour une voiture télécommandée à côté de ces engins. Mais qu'à cela ne tienne, notre petite Nissan March nous a emmenés partout où nous voulions.
Après avoir traversé le sud de la péninsule il y a quelques années, nous nous apprêtions cette fois à découvrir sa partie nord et nous n'avons pas été déçus. Départ donc à l'aube depuis Ensenada, direction Bahia de los Angeles. Environ 500 kilomètres, 7 heures de route en perspective. Et comme toujours en Basse Californie, le voyage était aussi beau que la destination et les occasions de s'émerveiller et de faire des pauses n'ont pas manqué.
Nous voilà donc partis dès potron minet (et oui fallait la placer celle-là), prêts à traverser les montagnes et les déserts pour passer de la côte Pacifique à celle de la Mer de Cortez. Il est toujours surprenant de voir qu'en si peu de kilomètres, les paysages qui s'enchaînent sont aussi variés et qu'au détour de chaque virage, vous attend un panorama encore un peu plus époustouflant.
Loin d'être une longue ligne droite monotone, la route se déroule en jolis lacets, croise des gués, pour la plupart à sec, traverse des étendues totalement désertiques, puis des montagnes de blocs de granit colossaux parsemés de cactus géants et d'arbres de boojum (ou cirios) endémiques de la région, et si long que soit le chemin, il n'est jamais ennuyeux.
Des paysages variés, plus beaux les uns que les autres
Cactus et arbres de boojum dans la réserve d'el Valle de los Cirios
Finalement, après une vaste étendue de désert très aride, balayé par des tourbillons de vent, on aperçoit au loin le scintillement de la mer, et la route débouche sur le minuscule village de Bahia de los Angeles. Certains diront que c'est un trou, et malgré mon amour inconditionnel du Mexique, je dois reconnaître que c'est un peu vrai. Mais la route, et le paysage absolument magnifique de cette baie valent largement le déplacement. Pendant la saison plus haute et pendant les courses automobiles qui amènent du monde, je pense que l'endroit est un peu plus accueillant. Toutefois, à cette période creuse d'octobre, l'endroit est le paradis des pêcheurs, des amateurs d'observation d'oiseaux et de tous ceux qui viennent chercher la tranquilité (pas de réseau téléphonique, pas de banque, mais deux stations service, on a le sens des priorités !). Cet isolement a cependant un prix, les hôtels sont très chers (et pour celui où nous avons passé la nuit d'une propreté moyenne, je n'aime pas cafeter mais je vous déconseille le Villa Bahia), l'épicerie du coin plus chère que le Monop' de Bastille avec des chips à près de 4 euros (à ce prix on a fini le paquet !), et il est un peu compliqué de trouver une excursion en mer. Je me doute bien que ce discours ne vous incite pas à y aller, mais j'insiste (et c'est vrai) l'endroit est d'une telle beauté que je vous encourage à y aller, et vous aurez peut être un peu plus de chance pour trouver un tour de bateau. La baie est parsemée d'îles montagneuses et la lumière de la fin d'après-midi donne un peu de magie à ce paysage. Au lever du jour, le soleil vient poindre entre les îles, le bleu nuit du ciel devient orange, jaune dans un calme tout juste perturbé par les hordes de mouettes, pélicans, cormorans et autres oiseaux marins qui pêchent.
Des déserts, puis des oasis
Balayé par des tourbillons de vent et de poussière
Bahia de los Angeles, des paysages splendides
Un petit road trip splendide, juste pour observer ce paysage magique et voir le soleil se lever, c'est aussi cela le luxe des vacances. Pouvoir en une journée traverser des environnements différents et voir le soleil se lever sur une côte et se coucher sur l'autre.
La Basse Californie n'a certes pas les villes coloniales chargées d'histoire du centre du pays, la vie nocturne de Cancun ou de la Zona Rosa à Mexico (sauf aux Cabos), la richesse culturelle et les musées des grandes métropoles du pays ou encore les ruines précolombiennes qui fascinent tout le monde, mais elle a une route. Une route qui traverse des paysages tous plus majestueux les uns que les autres et qui nous fait vivre un fantasme universel de rouler à travers ces étendues sauvages avec ce sentiment de liberté. Encore plus austère au nord qu'au sud la Basse Californie est pourtant un concentré de nature, un territoire à la fois réduit et à la fois d'une richesse exceptionnelle. Cousteau qualifiait la Mer de Cortez d'aquarium du monde, et il ne mentionnait pas les véritables forets de cactus géants, les espèces endémiques, les animaux qui vivent dans ce désert...
Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, la Basse Californie est un de mes coups de cœur, si tant est que je puisse choisir mes endroits préférés. Cette région est largement méconnue, et sa partie nord, près de la frontière, souffre de la mauvaise réputation des zones frontalières au Mexique. Peu d'européens, quasiment pas de français, pourtant cette région vaut le voyage à elle seule. Alors si vous n'avez pas compris : allez-y ! C'est super bien !
Voir le soleil se lever sur la Mer de Cortez, et se coucher sur le Pacifique, le luxe absolu
Très bientôt, la suite des mes aventures dans le nord. Des soirées animées à la plage avec des pétards (qui font boum, ne vous méprenez pas) et de l'accordéon, des fruits de mer à gogo, mais aussi la folie de la grande ville, une frontière qui dépasse l'entendement et plein d'émotions !
Alors ne manquez pas la suite ! Abonnez-vous pour être sûrs de ne rien louper !
En attendant, que viva Mexico les amis !
Un petit message de l'équipe de Mexcapade, des passionnés de la Basse Californie qui proposent des tours clés en main ou sur mesure. Découvrez leur site et le livre qu'ils ont publié. Si après ça vous n'avez toujours pas envie d'y aller, je ne comprends pas !
« Basse-Californie, l'autre Mexique
Aux antipodes du tourisme de masse, venez découvrir l’autre visage du Mexique et vivre des émotions fortes dans un décor unique et magique…
Envie d’y aller ? Mieux connaître la péninsule de Basse Californie dans ses moindres détails et découvrir des idées de circuits à thème ou personnalisés :www.mexcapade.com
A lire avant de partir : « Basse-Californie, la perle du Mexique » (Editions Privat). Un ouvrage abondamment illustré avec cartes et infos pratiques pour tout connaître de la péninsule.
Plus d'infos sur : www.basse-californie.org
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