14 Oct

Conseils alternatifs aux voyageurs au Mexique

Publié par Héléna Verdier - Catégories : #conseils aux voyageurs, #pratique, #mexique

Après vous avoir donné envie de vous envoler vers le Mexique, je vous dois quelques trucs et astuces pour éviter de gâcher votre séjour pour une pécadille. Bien entendu, le ministère des Affaires étrangères donne sur son site des conseils relatifs à la sécurité, etc. et je n’entrerai pas dans ces considérations. Je ne rentrerai pas dans le débat sur les dangers du Mexique, chacun étant un adulte responsable et assumant ses choix, je dirai simplement qu’en effet il y a au Mexique certains problèmes de sécurité (comme dans d’autres pays d’ailleurs), mais qu’il faut se renseigner auparavant, éviter les zones à risques et surtout faire preuve de bon sens. Dans 99,9 % il ne vous arrivera rien de plus désagréable qu’une bonne diarrhée, personne n’a d’intérêt à s’en prendre aux touristes et les problèmes qui existent dans les pays ne les concernent pas. Il existe beaucoup de sites d’information et de ressources pour vous orienter sur cette question, ce n’est pas du tout l’objet de ce blog, son objectif est de vous donner un autre regard sur le Mexique. Je refermerai la parenthèse en disant qu’en neuf voyages au Mexique en 18 ans, dans toutes les régions du pays (de la frontière avec le Guatemala à la frontière avec les États-Unis), en suivant des règles de bon sens, je n’ai jamais eu aucun problème ni même assisté à une situation désagréable. A bon entendeur…

Revenons donc à nos moutons, mes astuces de sioux pour un voyage réussi.

Les indispensables :

Le Mexique est un pays très bruyant. Si si, très bruyant… Par conséquent le premier objet de votre kit de survie est une boite de boules quiès ou autres bouchons d’oreille. Cela sauvera vos nuits à l’hôtel comme dans le bus.

Même si vous partez dans le Yucatan ou dans le désert avec 45 degrés à l’ombre, emmenez une petite laine. Les Mexicains sont des fous de la clim et froid vous aurez… Très froid, alors ne vous laissez pas avoir, surtout si vous voyagez en bus, ou vous le regretterez amèrement. On en a vu qui avaient fini emmitouflés dans leur serviette de plage (toute ressemblance avec moi-même serait fortuite).

Anti-moustique :

De jour comme de nuit les moustiques vont vous adorer. De la chair fraiche, potentiellement couverte d’un délicieux lait pour le corps parfumé, miam. En effet, suivant les régions, il peut y avoir beaucoup de moustiques. Votre médecin vous conseillera sans doute de prendre un antipaludique dans certaines régions, je ne suis pas médecin ni un exemple, à vous de voir avec lui. Reste également la dengue, surtout dans les régions les plus tropicales, or pour la dengue pas de médicament préventif ou de vaccin, il faut juste se protéger au maximum des moustiques. Donc de jour comme de nuit, pour vos balades en forêt et autres sorties, anti-moustique. Mais bien sûr on ne parle pas de la citronnelle de mamie. Vous trouverez en France des produits en pharmacie avec la mention « spécial tropiques », mais personnellement je conseille plutôt de l’acheter sur place (en pharmacie aussi). Les produits qui sont vendus là-bas sont adaptés et formulés pour les espèces de moustique locales et en plus, à la fin du voyage vous pouvez le laisser en cadeau à l’hôtel et éviter du poids en plus dans le sac. Le grand avantage est aussi qu’il y a du choix, notamment en termes de texture : crème (plutôt pratique) ou spray (atomiseur, pas du pshit pshit). Vous pourrez également trouver des produits combinant anti-moustique et protection solaire et ça c’est malin. Une fois n’est pas coutume je vais faire de la pub (je me demande si je devrais les prévenir pour toucher une commission tiens…) et je vous conseille pour l’efficacité les produits Autan ou Off.

Même remarque pour les après soleil en cas de gros coup de soleil. Sur place on vous conseillera de vous étaler de la magnesia de philips (un anti acide pour l’estomac). J’ai essayé, pas convaincue, mais à retester. En dehors de ça vous trouverez des tas de produits sous forme de gelée de la marque Banana Boat notamment qui sont très agréables quand on est tellement brûlé qu’on se ferait cuire un œuf sur le dos sans souci. Vous pourrez même parfois dégoter à la pharmacie des après soleil avec un peu de lidocaïne dedans (un anesthésique local) qui calmera super bien les gros coups de soleil. Mais bon, soyons honnête, le mieux c’est quand même de se protéger avant, avec de la bonne crème, appliquée régulièrement pour éviter de devenir M. et Mme Tomate.

Notre mannequin vous présente une bouteille de sérum hydratant aux électrolytes de marque Electrolit. Ou la boisson pas super bonne mais qui a changé ma vie !

La turista n'est pas une fatalité :

La plupart du temps, les gens attrapent la turista (ou vengeance de Moctezuma, quand les petites bactéries jouent des maracas dans vos intestins) non pas à cause de la nourriture mais à cause de la chaleur, la déshydratation et la fatigue renforcées par un changement de rythme (on passe de derrière un bureau toute l’année à galoper 20 km par jour en plein cagnard), le décalage horaire, une alimentation différente et oui des fois aussi, un mauvais choix de nourriture. Alors je vois d’ici vos yeux écarquillés et je vous entends trépigner pour savoir comment éviter ça (et ça c’est l’art du suspense…). En s’hydratant. C’est malin non ? Alors je vous passe le chapitre sur l’eau en bouteille vous trouverez ça dans tous les guides mais je vous dévoile mon secret de ouf :

Il faut boire des boissons riches en électrolytes. Je vous entends encore demander « c’est quoi ça ? ». Ce sont des boissons riches en certains sels minéraux qui permettent de mieux conserver l’eau dans son organisme. D’autre part quand on est déshydraté il faut boire une boisson sucrée, sinon ça entretient le cycle et on vomit et on est encore plus déshydraté (si si, j’ai testé pour vous). Vous trouverez donc ça dans les boissons pour le sport type Gatorade, Powerade et autres trucs chimiques et ultra sucrés, mais surtout dans les sérums de réhydratation spécialement conçus pour ça et qui, miracle des pays soi-disant en développement, sont en vente libre dans toutes les pharmacies et autres Oxxo et 7Eleven. Il y a plusieurs marques et notamment la marque Electrolit. Pour vous dire la vérité ce n’est pas du tout bon (sauf à la coco, ça va) mais c’est très efficace. Le véritable conseil est de ne pas attendre d’être malade pour vous hydrater mais de le faire en prévention. Buvez au moins un Electrolit par jour dans les régions très chaudes et ça vous évitera les soucis. Très honnêtement depuis que nous avons trouvé cela, nous ne sommes plus jamais malades et pourtant on mange dans la rue à tous les repas. Si malgré tout vous abusez du soleil et commencez à être malades, mettez-vous à l’ombre toute la journée et buvez 3 ou 4 électrolytes dans la journée et c’est reparti pour un tour. Mais bon si ça ne va vraiment pas il y a de très bons docteurs… Je ne tiens pas à être responsable de quoi que ce soit.

Dans les pharmacies mexicaines on trouve de tout, des boissons, des bonbons, des cigarettes, des chips et même des médicaments.

Et les papiers ?

Question papiers, bien entendu vous allez emmener votre passeport, mais évidemment, comme tout le monde, je vais vous conseiller de ne pas vous promener avec. Non pas qu’un gang de lutins voleurs de passeports vous attende au coin de la rue, mais si vous avez la malchance de perdre votre portefeuille ou de vous le faire voler (ça arrive partout), vous serez bien embêté pour rentrer à la fin du voyage, donc autant s’éviter en plus une journée au consulat pour régler le problème. Je vous conseille plutôt d’emmener aussi votre carte d’identité et de la garder avec vous et éventuellement une photocopie de votre passeport. La carte d’identité est un document officiel qui vous permettra de présenter une pièce d’identité en cas de besoin (certains musées, en cas de contrôle).

A noter que ce conseil ne peut pas s’appliquer dans l’Etat du Quintana Roo (où se trouvent Cancun et Playa del Carmen), où depuis très peu de temps la loi oblige tous les étrangers à avoir leur passeport et le document de l’immigration rempli dans l’avion (FMT) sur eux en permanence. En cas de contrôle si vous ne pouvez pas justifier de votre situation régulière, vous irez dans un centre à Chetumal jusqu’à ce qu’ils puissent vérifier. Attention donc. Partout ailleurs, je vous conseille très fortement d’avoir une photocopie et votre carte d’identité nationale et de garder votre passeport en lieu sûr.

Puisqu’on parle de portefeuille je vous conseille d’avoir deux porte-monnaie sur vous. Un petit avec la menue monnaie que vous utiliserez toute la journée, un autre dans une autre poche ou ailleurs (ça ne me regarde pas) avec quelques billets si besoin de payer un hôtel, ou quelque chose d’un peu plus cher. C’est bête mais ça évite de sortir une liasse pour payer un taco à 10 pesos et de passer pour un gringo plein aux as, ce qui risquerait de faire tripler le prix du taco…

Toujours dans la catégorie papiers, n’oubliez pas d’emmener avec vous les ordonnances de tous les médicaments que vous pourriez avoir besoin d’emporter avec vous. La règlementation change d’un pays à l’autre alors autant pouvoir justifier si vous prenez certains médicaments (genre opiacés).

Voilà pour le kit de survie !

Les taxis sont plutôt bon marché au Mexique, mais il faut toujours fixer le prix avant de monter et dans les grandes villes et aéroports prendre les taxis agréés.

Un réseau de bus ultra développé allant des bus urbains et microbus inconfortables, aux bus grandes lignes de luxe avec service "ejecutivo"

Quelques autres petits conseils pratiques au quotidien :

Pour vous déplacer les moyens de manquent pas au Mexique. Pour les grands voyages le bus ou l’avion sont parfaits et d’excellente qualité. Pour les petits trajets microbus ou peseros, métro, trolleybus, metrobus… vous avez l’embarras du choix. Le taxi est également une très bonne option car en général il est plutôt bon marché par rapport à l’Europe. A l’aéroport ou dans les grandes gares routières vous trouverez une guérite pour payer votre taxi officiel d’avance, on vous donnera un ticket et ensuite vous allez à la voiture. C’est ce qui est recommandé, surtout à Mexico et les très grandes villes. Il vaut mieux prendre un taxi à une station ou faire appeler un taxi par le resto ou l’hôtel que de héler un taxi sans savoir à qui on a à faire. Ces compagnies disposent de grilles de tarif donc si ça vous parait trop cher demandez à voir la grille et n’hésitez pas à aller voir la concurrence. Par exemple une course de l’aéroport de Mexico au centre doit couter entre 150 et 200 pesos, si c’est plus on vous arnaque, allez voir le guichet d’à côté. Pour avoir une idée, vous pouvez poser la question à votre hôtel en réservant, ils sont au courant des prix, cela vous évitera de vous faire avoir comme le gringo de service. Dans les autres villes moins grandes si vous abordez un taxi dans la rue négociez toujours le prix avant de monter dans la voiture et si c’est trop cher, allez en voir un autre. Pour les taxis en général il n’est pas utile de laisser un pourboire.

Il y a toujours un magasin Oxxo ouvert quelque part, de jour comme de nuit et là, vous trouverez toujours un petit vikingo à manger. Moins d'un euro pour un petit hot dog, le meilleur ami du voyageur petit budget!

La propina :

Les pourboires justement, la propina, parlons-en. Comme dans de nombreux pays le service n’est pas inclus dans le prix au restaurant. Il est donc d’usage (et même presque obligatoire) de laisser entre 10 et 15 % de la note en pourboire. Quand vous payez par carte vous pouvez l’indiquer et ils ajouteront le pourcentage souhaité. Par contre quand vous mangez quelque chose au comptoir ou dans un petit puesto de tacos dans la rue, pas la peine de donner un pourboire. Le salaire minimum est très bas en comparaison du SMIC français (même si le coût de la vie l’est aussi c’est très faible), il faut donc garder à l’esprit que même si ici vous êtes un pur représentant de la classe moyenne, vous êtes là-bas un Européen bien plus riche qu’eux. Cela change tout. Ainsi, une femme de ménage d’hôtel va compter sur cette propina pour améliorer l’ordinaire et nous, ça ne nous coute pas grand-chose. En effet, il est de bon ton de laisser quelque chose pour la femme de ménage surtout quand on reste plusieurs jours. Autour de 20 ou 30 pesos par jour c’est raisonnable si on tient compte du fait que son salaire ne doit pas dépasser 200 euros par mois. C’est en effet toute la difficulté du pourboire en tant que touriste. On ne veut pas faire pingre, déjà que les français ont mauvaise réputation à ce sujet, mais il ne faut pas non plus être complètement déconnecté des réalités locales et donc il faut mettre en perspective ce que l’on laisse avec le coût de la vie. Ainsi, à un enfant qui surveille votre voiture sur le parking ou pour le pompiste vous pouvez laisser autour de 5 pesos pas plus. Pour se rendre compte, il suffit de se demander ce que l’on achète avec la somme que l’on laisse. C’est le difficile équilibre à trouver entre participer de façon vertueuse à l’économie locale en tant que touriste et perturber totalement l’échelle de valeurs en laissant une trop grosse somme. Le risque étant à terme que les prix augmentent pour tout le monde, alors pour nous touristes tant pis, mais pour la femme de ménage dont le salaire n’aura pas augmenté, ce sera un problème. L’enfer est pavé de bonnes intentions à ce qu’on raconte.

Voilà donc mes quelques conseils, appris en faisant des erreurs de mon côté, en me trompant, en tombant malade, en me faisant avoir comme une bonne gringa mais aussi en écoutant, en observant et en essayant de comprendre le mieux possible les gens qui m’entourent dans ce pays. Parce qu’au fond, le meilleur moyen de passer un bon séjour c’est d’essayer de comprendre les habitants, de ne pas arriver en pays conquis et là, vous serez accueilli avec une chaleur inimitable. Vous aurez alors l’occasion d’expliquer que non, ce n’est pas parce que vous êtes Européen que vous êtes Bernard Arnault, que oui les salaires sont plus élevés mais que l’essence est trois fois plus chère, bref vous échangerez, vous apprendrez à vous comprendre mutuellement et vous ferez des rencontres exceptionnelles. Le Mexique est un pays fabuleux à de nombreux égards et s’il occupe une place aussi grande dans mon cœur c’est pour les personnes extraordinaires que j’y ai connues et qui sont aujourd’hui ma famille de cœur. Alors foncez, suivez ces quelques conseils et efforcez-vous d’être un touriste responsable, vous verrez ce sera encore mieux.

Après cette parenthèse pratique je vous propose de repartir très bientôt ensemble vers de grandes aventures, sur la mer de Caraïbes, dans les montagnes, dans la jungle, à l’opéra ou chez les indiens.

A très vite amigos !