San Angel le bijou colonial

Au sud de la ville de Mexico, juste en dessous de Coyoacan, se trouve le petit centre colonial du quartier de San Angel. San Angel, comme Coyoacan, était autrefois une petite ville, mais le développement de la mégalopole a fini par absorber dans ses tentacule ce qui était alors un village colonial.

San Angel est aujour'hui un quartier charmant, à l'arcitecture coloniale colorée, fleuri et très soigné. C'est un quartier chic où l'on trouve toutes sortes de bons restaurants et autres country club, où l'on aperçoit des demeures (oui oui des demeures, pas des maisons) gigantesques et magnifiques derrière les murs d'enceinte, et où l'on croise des voitures de luxe, souvent européennes, ce qui est les comble du chic et ce qui est surtout très rare à Mexico. Un quartier plutôt huppé donc, mais tout à fait agréable et surtout encore très authentique, à l'inverse du quartier de Polanco au nord de Chapultepec où l'on se croirait sur une rue en Europe (on y reviendra bientôt promis).

Les petites rues de San Angel

On se perd donc avec plaisir dans le dédale de petites rues pavées de San Angel avant de faire une petite pause au bord de la fontaine sur l'une des petites places bordées d'arcades. Véritable coup de coeur donc pour le quartier de San Angel et son ambiance très détendue qui vous fait véritablement oublier que vous êtes au centre d'une des plus grandes villes du monde.

L'idéal est de visiter San Angel le samedi pour flâner dans les allées du Bazar Sabado, littéralement le bazar du samedi. Plus qu'un bazar c'est surtout un petit marché d'art, des peintres viennent exposer et vendre leur travail. Bien sûr il y a d'autres stands avec divers articles, mais on trouve beaucoup moins de babioles que dans le bazar artisanal de Coyoacan. Donc, à moins d'être amateur de peintures ou d'avoir une grande valise pour les transporter, l'intérêt de ce bazar du samedi est l'ambiance. Des vendeurs ambulants de toutes sortes de choses à boire et à manger sont là, il y a des ballons, des barbes à papa, des familles, des touristes et tout ce beau monde se retrouve dans une ambiance de kermesse de province.

Un artisan au coin d'une rue

San Angel était également le fief du célèbre muraliste Diego Rivera. C'est là qu'il vécut et travailla aux côté de sa femme Frida Khalo (qui a vécu entre San Angel et Coyoacan, au gré des tempêtes de leur relation mouvementée).Un peu à l'écart du centre se trouve donc la maison atelier de Diego Rivera. Il s'agit en fait de trois maisons : la maison atelier de Diego, celle de Frida, bleue et reliée à la première par une passerelle, et enfin en contrebas, la maison du muraliste et architecte Juan O'Gormann. C'est d'ailleurs ce dernier qui a dessiné les trois maisons dans un style minimaliste et très pratique, jouant sur les volume et optimisant l'espace.

La maison atelier de Diego Rivera

L'ensemble est actuellement un musée qui se visite pour une somme modique (environ 50 pesos par personne) et qui vaut vraiment le détour. La maison de Diego Rivera est de loin la plus intéressante car elle est toujours plus ou moins aménagée comme quand il y habitait et referme des objets personnels : divers personnages en papiers mâché, squelettes, tableaux du maître, une collection de poteries et figurines précolombiennes, les pigments et peintures qu'il utilisait, ainsi que des objets du quotidien, comme ses chaussures ou la brillantine sur le bord de l'évier. Une visite assez émouvante finalement quand on mesure l'importance du muraliste dans la culture mexicaine. Les deux autres maisons sont également intéressantes mais plus neutres, elles abritent des expositions temporaires.

Les maisons, l'intérieur de la maison de Diego Rivera

Suivant le temps dont on dispose on passe facilement une demi journée voire une journée complète à San Angel, et en fonction de son budget, on peut découvrir des restaurants haut de gamme et un Mexico plus bourgeois que celui que l'on rencontre dans le centre ou à la Villa Guadalupe. Un nouvel exemple édifiant de la mixité et de la variété de cette ville qui n'en finit jamais de me surprendre et de m'émerveiller.

Je vous dis donc à bientôt pour de nouvelles aventures très nortenas !