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...tribulations d'une accro du Mexique

18 Nov

Ensenada, le vin, le viagra et les américains

Publié par Héléna Verdier  - Catégories :  #Baja California, #Nord du Mexique, #Ensenada, #Valle de Guadalupe, #Route des vins, #Tijuana

Chose promise chose due, voici finalement la suite de mon périple. Après quelques jours dans la capitale à sillonner les rues de l'aube à la nuit nous continuons vers le Nord, le vrai, plus au Nord du meurs, enfin pas tout à fait, plus au Nord c'est les États-Unis. Nous voici donc partis après une courte nuit de trois heures pour prendre un avion vers Tijuana. L'avion reste la meilleure solution puisque le trajet en bus depuis Mexico prend 44 heures. Nous décollons très tôt, 3h30 du matin nous quittons l'hôtel, le taxi que l'on a réservé nous attend, en voiture Simone ! Notre chauffeur est le sosie de Fidel Castro, il nous fait un brin de conversation en traversant la ville, les rues sont presque désertes, presque mais pas tout à fait, en un clin d'œil nous arrivons à l'aéroport. Presque arrivés, la question fatidique de Fidel (en fait il s'appelait Bernardo) : vous venez d'où ?

De France. Ses yeux s'illuminent. Ah la France ! Et dans ces trois mots tout est dit. La France, les chanteurs français, j'adore, Mireille Mathieu, Edith Piaf... Et le voilà qui ralentit et qui cherche sur son lecteur MP3 (oui il est moderne Fidel), et cherche encore jusqu'à trouver ce qu'il voulait. Et voilà qu'Edith Piaf fait irruption à travers la stéréo du taxi « non rien de rien, je ne regrette rien...» et nous arrivons à même pas 4 heures du matin devant l'aéroport. Voilà une journée et un voyage qui commence bien. Après un léger retard et une longue attente, l'avion décolle et après un peu moins de quatre heures nous voilà à l'autre bout du pays, dans un autre monde, et ce n'est pas un vain mot.

En route vers Tijuana

En route vers Tijuana

Paradis des pharmacies

Arrivée à l'aéroport de Tijuana, je ne vois aucun touriste, surtout des hommes d'affaires. Nous récupérons la voiture de location et cap sur Ensenada à deux heures plus au sud, nous reviendrons à Tijuana un peu plus tard. La route est spectaculaire, des lacets le long de la montagne qui surplombe le Pacifique, une végétation rare et rachitique, et des panneaux rappelant que nous sommes dans une zone sismique de grande activité. Nous voici à Ensenada, une petite ville selon l'échelle mexicaine (environ 700 000 habitants), une grande selon la mienne. La ville se divise en deux parties, la zone touristique qui couvre quelques rues autour du port et tout le reste de la ville, traversé par la route transpéninsulaire. C'est la basse saison, tout est très calme, la zone touristique et les commerces vivent au rythme des bateaux de croisière qui vomissent les touristes par paquet de 5 000. Alors tout reprend vie, et quand ils repartent le soir même, tout s'éteint à nouveau. La ville est agréable, le centre touristique est parsemé de bars, de restaurants, de clubs pour hommes, de boutiques en duty free, d'hôtels de toutes catégories (dont ceux que l'on paie à l'heure) et surtout d'une multitude de pharmacies. En effet, en Basse Californie du Nord, on trouve à peu près tout ce que les laboratoires pharmaceutiques peuvent fabriquer, du viagra aux anti-douleurs les plus puissants, en passant par les produits dopants comme la testostérone, et tout ça sans la moindre prescription. Et au cas où vous seriez passé sans voir les panneaux et les magnifiques représentations de Super Viagra, le héro des nuits d'Ensenada, des rabatteurs se feront un plaisir de vos rappeler que vous pouvez acheter tout ce qu'il vous faut.

Vue d'Ensenada et son port
Vue d'Ensenada et son port

Vue d'Ensenada et son port

Le centre, des pharmacies, et un marketing très élaboré
Le centre, des pharmacies, et un marketing très élaboréLe centre, des pharmacies, et un marketing très élaboré

Le centre, des pharmacies, et un marketing très élaboré

Le port et la plage

Véritables centres d'intérêt de la ville : le port et son marché aux poissons et la plage. Il est agréable de s'y promener, de visiter le marché aux poissons où vous observerez des tas de variétés de poissons et de coquillages parmi les plus surprenants tels que la panope du Pacifique, ou juste de flâner en regardant la vie du port avec ses porte conteneurs, ses petits bateaux de pêche. La plage quant à elle est surtout le domaine des promeneurs et des joggeurs, puis en fin de journée, de petits groupes de jeunes viennent y regarder le coucher de soleil en écoutant de la musique et avec une (ou deux ou douze) Tecate light, l'incontournable bière locale. La plage ressemble à ce que l'on connaît (merci la télé) de la Californie : une immense plage de sable doré, de jolies vagues (mais la mer est froide) et des postes de secours façon Alerte à Malibu.

La plage... mais où est Mitch Buchanon ?
La plage... mais où est Mitch Buchanon ?
La plage... mais où est Mitch Buchanon ?

La plage... mais où est Mitch Buchanon ?

Le port et le marché aux poissons et la fameuse palourde dite panope du Pacifique
Le port et le marché aux poissons et la fameuse palourde dite panope du Pacifique
Le port et le marché aux poissons et la fameuse palourde dite panope du Pacifique

Le port et le marché aux poissons et la fameuse palourde dite panope du Pacifique

Ensenada, le vin, le viagra et les américains

Ruta del vino

Ensenada est également le point de départ pour découvrir la Vallée de Guadalupe et sa route des vins. Ca devient intéressant ! Car en effet, c'est en Basse Californie du Nord que l'on produit la majorité des vins mexicains. En route donc à travers les vignes et les vignobles ! Attention à choisir un membre du groupe qui vous regardera boire et qui ramènera le carrosse. En effet, on peut visiter les vignobles et pour un prix modique on peut faire plusieurs dégustations. Puisque les am-stram-gram et autres puisque-la-reine-et-le-roi n'ont pas réussi à nous départager pour choisir un capitaine de journée (et oui, nous on picole dès le petit dèj parce que quelque part dans le monde, il est toujours l'heure de boire un coup), nous avons décidé de ne faire qu'une dégustation (de trois vins chacun). Nous avons donc jeté notre dévolu sur le domaine de Baron Balché, un vignoble mexicain qui existe depuis 2001. Les cépages sont français ou italiens et ils produisent des vins rouges et des vins blancs. A l'arrivée on vous propose plusieurs formules de visite/dégustation, plus c'est cher plus on en déguste. Nous sommes raisonnables et choisissons la première formule à 60 pesos (environ 4 euros) et trois vins, très généreusement servis. Bonne surprise, les vins sont agréables, mais comme c'est souvent le cas avec les vins dits du Nouveau Monde, ils sont assez fortement alcoolisés (autour de 13 degrés). La visite est intéressante, rien de révolutionnaire pour nous, Français blasés, les fûts sont en chêne français ou américain, mais surtout notre hôte est très sympathique et nous passons un agréable moment. Les paysages de la vallée justifient à eux-mêmes la balade : les montagnes désertiques parsemées de gros blocs de pierre, des vignes, des oliviers, abstraction faite des quelques cactus, on pourrait presque se croire dans le midi de la France. Suivant le nombre de vignobles que vous visitez, la promenade sur la route des vins vous prendra entre deux heures et une demi journée. Vous trouverez également quelques bons restaurants en chemin.

Valle de Guadalupe
Valle de Guadalupe
Valle de Guadalupe
Valle de Guadalupe
Valle de Guadalupe

Valle de Guadalupe

Route du vin, visite de Baron Balche
Route du vin, visite de Baron Balche

Route du vin, visite de Baron Balche

Je crois que j'ai mal entendu...

Si vous ne savez pas comment occuper votre après-midi, vous pouvez aller faire un tour à la sortie d'Ensenada à la Bufadora. Il s'agit d'un trou dans la falaise où les vagues viennent s'engouffrer, créant une sorte de geyser. Rien d'exceptionnel mais la route est jolie. En arrivant on traverse une sorte de petit marché avec dans le désordre, des souvenirs pseudo-artisanaux pas très jolis, des piña coladas fraiches, des pharmacies (ben oui) et surtout une horde de vendeurs ultra motivés qui veulent vendre et qui pourraient tuer père et mère pour ça. Je dois dire que le fait de m'être fait traiter de gringa ne me les a pas vraiment rendus sympathiques... Pas envie d'acheter un magnifique cendrier en coquillage ni de boire un cocktail, je refuse gentiment et poliment, jusqu'à ce que l'un d'entre eux me dise une fois que j'avais tourné le dos « I know you're American »... Oh pinaise ! Alors telle Marty McFly qui se serait fait traiter de mauviette, mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai fait demi tour (oh la belle rime) pour aller lui dire le fond de ma pensée. Bon, le fond de ma pensée n'était pas très profond si ce n'est que mon petit gars tu ne sais rien du tout je ne suis pas américaine et NEIN che ne suis pas allemande non plus ! Pas de quoi entamer ma bonne humeur, et puis à sa décharge, il y a tellement peu de français dans la région qu'il avait plus de chance de tomber sur des américains fraichement sortis du Pacific Princess, venus faire leur shopping avant de diner avant le commandant Stubbing.

La Bufadora
La Bufadora

La Bufadora

Bilan

Côté hébergement, Ensenada offre tous types d'options et à tous les prix. Les tarifs restent toutefois raisonnables et la majeure partie des hôtels se trouvent dans le centre touristique, à proximité des commerces, restaurants et du port. En novembre avec la Baja 1000 (une course automobile qui traverse la péninsule), la ville est bondée et mieux vaut réserver. En dehors de cette période, c'est assez calme et vous trouverez sans problème. Si vous n'êtes pas regardant sur ce qui se passe dans les chambres d'à côté, vous trouverez même des options très bon marché (autour de 15 euros) et absolument nickel (bien plus propre et confortable que des hôtels plus chers que j'ai pu fréquenter).

En conclusion, Ensenada ne m'a pas déçue. La côte est sublime, l'arrière pays également, l'ambiance est très sympa, la proximité des États Unis se remarque dans la mode vestimentaire chez les jeunes, les pick up gigantesque, les prix en dollars mais pourtant les habitants n'ont rien perdu de leur identité mexicaine et c'est le moins qu'on puisse dire. La musique, les tacos, les poissons, l'atmosphère, tout est mexicain. Cette première étape en Basse Californie du Nord est prometteuse... Décidémment j'adore la Basse Californie et je compte bien vous convaincre.

Alors ne manquez pas la suite avec sept heures de route pour voir un lever de soleil, des cactus, d'autres cactus, des feux d'artifice, des musiciens qui ont la classe internationale, des fruits de mers et des tatoués qui rivalisent avec les plus grand méchants des films américains.

Et si ça ne suffit pas il y aura des arrestations et des voitures béliers (là si vous ne revenez pas je ne sais pas quoi faire, des claquettes peut être ?)

Ensenada, le vin, le viagra et les américains
Ensenada, le vin, le viagra et les américains
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G
J'ai vécu 6 mois à Ensenada et ton article me rappelle de supers souvenirs (notamment la photo de la calle primera) ! il manque juste un coup d'oeil sur "los globos" (le village de fripperies) ou l'on trouve de super "tacos de pescado empanizado" à 17 pesos (meme pas 1e) , et la course de voitures "Baja 1000" qui se déroule non loin de là.
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J
Je passe depuis pas mal d'années mes vacances entre LAX et Rosarito-Ensenada. Il est vrai que de plus en plus de bateaux amènent de plus en plus de purs touristes, qui ne visitent que la ville. Heureusement la côté et l'arrière pays restent magnifiques.
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D
oups c'est parti en double, lo siento !
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D
J'avais hâte de découvrir cette région à travers ton récit et c'est chose faite! j'embarquerais bien pour partir aussi à la découverte de la région! Bravo Héléna la pas gringa !
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D
J'avais hâte de découvrir cette région à travers ton récit et c'est chose faite! j'embarquerais bien pour partir aussi à la découverte de la région! Bravo Héléna la pas gringa !
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H
Hello ! Merci beaucoup. J'adore cette région, que je connais maintenant du nord au sud et qui ne me déçoit pas. C'est dingue, le désert, les chapeaux de cow boy, les pickups... Encore plein de choses à partager, très vite !

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