A la découverte de la ville (4/4) : Coyoacan et Xochimilco
Je vous propose aujourd’hui d’embarquer pour la dernière étape de notre promenade virtuelle à la découverte de la ville de Mexico, cap sur le Sud avec les canaux de Xochimilco et Coyoacan. Ces deux lieux sont assez éloignés du centre et bien qu’il soit toujours agréable d’y faire un tour, c’est surtout le week-end que je vous conseille de vous y rendre.
Une trajinera à Xochimilco
Alors c’est parti ! On saute dans un métro direction Viveros de Coyoacan. Après un certain nombre de stations au fil desquelles vous aurez eu la chance de pouvoir acheter des CD, des sucettes à la cajeta, des chewing gums, des livres de cuisine, et que sais-je encore, tout cela pour 10 pesos seulement car oui, sólo a 10 pesos, 10 pesos le vale, donc disais-je avant de m’égarer, une fois au terminus du métro, on attrape un pesero pour atteindre le charmant centre de Coyoacan. Car en fait, si aujourd’hui Coyoacan est un délicieux quartier de la ville tentaculaire, c’était autrefois une petite ville à part entière. C’est là qu’Hernan Cortes s’établit avec sa maitresse et traductrice indienne Malinalli (ou la Malinche, mais on y reviendra prochainement) après avoir soumis l’empire aztèque, c’est également là que vécut Frida Khalo dans la célèbre maison bleue.
La maison bleue, de Frida et non de Maxime le Forestier, la fontaine de Coyoacan, le lieu des coyotes en nahuatl
Le joli centre colonial est très animé en fin de semaine. On y trouve un bazar artisanal, de nombreux cafés où prendre un verre en terrasse, des marchands de churros, des musiciens, des danseurs du dimanche qui évoluent au son du danzón... bref une atmosphère détendue et agréable. Autour, quand on s’éloigne de l’agitation des deux places principales, le reste de Coyoacan est plutôt résidentiel avec de jolies maisons fleuries et un peu bourgeoises. Le quartier est calme et tranquille.
L'animation d'un dimanche après midi à Coyoacan
Le petit centre colonial de Coyoacan
C’est dans l’une de ces rues que se trouve la fameuse maison bleue. C'est une maison bleue, pas du tout accrochée à la colline, on peut y venir à pied, mais ça fait une trotte, on ne frappe pas, mais par contre il faudra payer l'entrée... Vous avez compris on n'est pas à San Francisco.
Cette maison était la demeure familiale des parents de Frida Khalo. C’est donc là que la célèbre peintre mexicaine aux ascendances allemandes a grandi. C’est ensuite là qu’elle est revenue vivre avec Diego Rivera et surtout là, qu’elle termina ses jours. Figures emblématiques du communisme à Mexico, Diego et Frida évoluaient dans un milieu artistique et politique très engagé. C’est ainsi que ces murs ont accueilli entre autres Léon Trotski ou encore André Breton. La maison est désormais un musée. La plupart des pièces sont restées telles qu’elles étaient lorsqu’elles étaient habitées par l’artiste, les autres présentent diverses œuvres. On verra ainsi la cuisine, ou la chambre, où trône encore le lit surmonté d’un miroir grâce auquel Frida parvenait à réaliser ses autoportraits, même alitée.
La visite est agréable, les jardins valent également le détour et malgré un personnel pas toujours très souriant, je recommande vivement d’y aller. Un samedi ou un dimanche à Coyoacan est l’occasion de s’éloigner un peu du tumulte de la ville de Mexico et de découvrir ce quartier à la fois paisible et animé, à la belle architecture coloniale et surtout, de déguster de délicieux churros !
La casa azul
Les rues autour
L’autre sortie du dimanche pour les familles mexicaines est une balade au fil de l’eau sur les canaux de Xochimilco. Bien plus au Sud, Xochimilco est une petite municipalité surtout connue pour ses canaux et ses jardins flottants également appelés chinampas. Il s’agit en fait du dernier vestige de ce qu’était la ville de Tenochtitlan. Aujourd’hui Xochimilco est connu pour ses fleurs, mais surtout pour ses promenades sur l’eau à bord de trajineras, des barges à fond plat et décorées de fleurs de toutes les couleurs (artificielles le plus souvent, les fleurs comme les couleurs d’ailleurs). En général, les familles emmènent le pique nique et passent une partie de l’après midi sur l’eau avec des musiciens.
Inévitablement le tourisme est passé par là et les prix s’enflamment, de jeunes rabatteurs vous attendent dès la sortie du métro (enfin plutôt le tren ligero, une sorte de RER) pour vous emmener à leur embarcadère plutôt qu’à un autre, mais c’est le jeu et au final la promenade est amusante. On peut louer la barque à l’heure, le capitaine vous racontera quelques anecdotes et à la faveur de quelques embouteillages sur les canaux principaux vous profiterez de la cacophonie des musiciens qui jouent à quelques mètres les uns des autres. Bien sûr si vous me lisez au premier degré vous allez penser que c’est un endroit horrible, bondé de monde et bruyant, un piège à touriste. Mais pas du tout. Oui c’est touristique, parfois bondé et bruyant, mais c’est aussi un véritable lieu familial, où vous pourrez regarder la vie s’écouler, vous mêler aux Mexicains venus passer un après midi pour un anniversaire ou une fête. Xochimilco est à l’image de ce pays : désordonné, coloré, bruyant, drôle, touchant, étonnant et surtout magnifique. Alors ne vous laissez pas décourager par les plus snobs qui trouveront toujours une excuse pour ne pas y aller et amusez-vous !
Les canaux et une chinampa d'un peu plus près, la terre soutenue par des pieux en bois
On trouve aussi à Xochimilco des lieux insolites, comme cette île aux poupées
Cette dernière étape nous a permis de sortir des clichés d’une ville de Mexico polluée, bruyante et palpitante. Si l’on revient sur les quelques étapes de cette découverte de la ville, on s’aperçoit de la grande diversité de cette ville, et ce n’est que la partie visible de l’iceberg, ce que vous pourrez voir au cours d’un petit séjour de 3 ou 4 jours dans la ville. Il reste encore une multitude de choses à découvrir à Mexico et après cette petite mise en bouche, nous aurons des centaines d’autres occasions d’y revenir. Il y a des millions de lieux et d’évènements à voir et à vivre à Mexico et vous n’avez pas fini de me lire à ce sujet. Je vous promets d’ailleurs de jolies surprises dans les mois à venir.
Et pour ne pas se laisser déprimer par les jours qui raccourcissent déjà, par la rentrée et par le gris sinistre des mois en « embre » qui ne sont bons que pour les huîtres, je vous invite à garder l’œil ouvert, car prochainement je vous emmènerai voir les plus beaux couchers de soleil du monde et nous fêterons le tout avec une bonne Tequila. Alors comme on dit, salud et surtout en ce mois de la patrie, Qué viva Mexico !
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